Ce livre ne prétend ni tout dire ni même dire l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur le chef-d’œuvre de Proust. Sa vertu est d’en parler avec amour, sa raison d’être est d’éveiller chez son lecteur le goût de partir, ou de repartir à la recherche du temps perdu. De faire cette expérience inouïe où chacun, devenant progressivement le lecteur de lui-même, regarde soudain le monde comme s’il le voyait pour la première fois.
Ces onze conversations sont autant de chemins et de lectures possibles dans le continent proustien. Si nous les avions enregistrées un autre jour, elles eussent été totalement différentes, tout en obéissant, comme ici, à la seule loi du cœur, à la liberté sans choix de l’improvisateur à qui une solide connaissance de son objet permet de lui être fidèle sans lui être soumis.