25 juin 2014. Douze ans après sa création, la Cour pénale internationale rend définitive la première condamnation de son histoire. La personne concernée ? Un ancien chasseur d’okapis, nommé général à vingt-six ans pour être envoyé à La Haye et donner l’impression au monde que la République démocratique du Congo coopère avec l’institution.
Maigre résultat, pour une Cour censée s’attaquer aux plus grands criminels de son temps. Saluée unanimement à sa création, l'institution ne s'est jamais montrée à la hauteur de ses ambitions. Progressivement affaiblie, soumise aux desiderata des grandes puissances, elle est très rapidement devenue l’actrice de son propre drame, jusqu'à faire s’interroger aujourd'hui sur le bien-fondé de son existence.
À travers un récit haletant croisant droit et philosophie, Juan Branco retrace le devenir d'une organisation qui aurait dû tenir le monde entre ses mains. Il en montre la déliquescence, découverte au fur et à mesure de ses expériences auprès du premier Procureur de la Cour, au Quai d’Orsay puis comme chercheur et journaliste dans l'Afrique des Grands Lacs. Une mise à nu sans concessions d'un système dévoré par ses insuffisances et ses compromissions, et aujourd'hui sur le point de basculer.
Juan Branco, premier docteur en droit de l’ENS Ulm, est Senior Research Fellow au Max Planck Institute Luxembourg après avoir travaillé au sein du Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale et comme collaborateur extérieur du ministre des Affaires étrangères. Ce livre sert de pendant narratif à son ouvrage De l’affaire Katanga au contrat social global : un regard sur la Cour pénale internationale (IUV-LGDJ, 2015).