Antoine Albalat (1856-1935) est un grand critique littéraire, injustement oublié. Il s’en prend ici à ce qui est devenu le mal de notre siècle, ce « mal d’écrire » qui commençait déjà à faire des ravages à son époque : « La littérature a été le refuge de ceux qui pensaient que tout le monde pouvait écrire, puisque tout le monde avait pu s’instruire. » Or, il ne suffit pas, pour s’autoriser à écrire, d’avoir quelque chose à dire ! La forme importe autant, sinon plus, que le fond.
Albalat relève impitoyablement tous les tics d’écriture, y compris ceux des grands auteurs, mais c’est le style en apparence profond et savant qui l’irrite le plus, tout particulièrement le jargon innommable qu’affectionnent psychologues et philosophes. Avant donc d’enseigner à bien écrire, il convient de montrer Comment il ne faut pas écrire. Une leçon de mots qui est aussi une leçon de choses !