À la fin de l’année 1941, le principe d’un grand journal de la Résistance sur le front culturel est arrêté : Les Lettres françaises. Elles devront rassembler les écrivains qui refusent l’oppression fasciste et l’occupation nazie. Le jeune romancier Jacques Decour, communiste, est au cœur de ce dispositif, avec l’homme de la NRF (Gallimard), non communiste, Jean Paulhan. En 1942, Decour fusillé, le premier numéro voit le jour. Près de vingt paraîtront clandestinement : c’est le journal culturel de la Résistance. À la Libération, Les Lettres françaises, bientôt sous l’aile d’Aragon, s’imposent comme l’un des grands titres de la presse française, jusqu’en 1972. De Sartre à Baldwin en passant par Éluard, Brecht ou Jean Vilar, le journal offre, chaque semaine, maints textes forts, aujourd’hui peu accessibles. À l’initiative du poète Jean Ristat, l’aventure est relancée en 1989 et, durablement, en 2004.
C’est à une redécouverte de ces textes que la présente anthologie invite le lecteur du XXIe siècle. Inscrits, pour beaucoup, dans un monde révolu, ils se révèlent fort éloquents pour comprendre ce passé mais non moins précieux, sans doute, pour penser aujourd’hui.
Fruit d’une relecture intégrale de l’ensemble des numéros parus, cet ouvrage a rassemblé parmi les meilleurs spécialistes pour présenter, dans sa vaste envergure, ce maître-journal : Les Lettres françaises.