Casanova était-il le simple séducteur vénitien que l'on aime imaginer, une marionnette amoureuse sans contenu et assez grotesque? Sollers s'oppose à cette invention de la jalousie collective et nous présente "l'un des plus grands écrivains dix-huitième siècle".
"On croit savoir qui est Casanova. On se trompe. On n'a pas voulu que Casanova soit un écrivain (et disons-le calmement : un des plus grands écrivains du dix-huitième siècle). On en a fait une bête de spectacle. On s'acharne à en fournir une fausse image. Les metteurs en scène qui se sont projetés sur lui l'ont présenté comme un pantin, une mécanique amoureuse, une marionnette plus ou moins sénile ou ridicule. Il hante les imaginations, mais il les inquiète. On veut bien raconter ses "exploits galants", mais à condition de priver leur héros de sa profondeur. Bref, on est jaloux de lui, on le traite avec un ressentiment diffus, pincé, paternaliste. Il s'agirait plutôt de le concevoir enfin tel qu'il est : simple, direct, courageux, cultivé, séduisant, drôle. Un philosophe en action". (Philippe Sollers)
A travers Casanova l'admirable, Philippe Sollers réalise un véritable plaidoyer pour ce personnage paradoxal, séducteur et philosophe, sublime et ridicule. Avec un souci de l'authentique et une connaissance fine de l'histoire de Venise, l'auteur décide ainsi de démystifier le "roi de l'amour", et d'en dévoiler les aspects les plus complexes, et les plus réels. Il nous invite enfin à réfléchir à la construction d'une légende culturelle, aux origines de l'imaginaire collectif d'une société.