Un document sur l'internement abusif et les pratiques psychiatriques des années 50 à travers l'itinéraire singulier de Juliette Ropion, condisciple et amie de Marguerite Duras, à qui elle inspira le personnage d'Hélène Lagonelle dans
L'Amant.
Par une association d'idées fortuite, Catherine Neykov brise un secret de famille et retrouve le souvenir de Juliette, sa tante et marraine, qu'elle visitait enfant à l'hôpital psychiatrique de Maison-Blanche. Née dans l'Indochine coloniale, cette jeune femme gracieuse mais réservée s'y fiança à un homme que ses parents l'empêchèrent d'épouser.
Une recherche à travers l'univers parfois kafkaïen des archives va révéler le parcours singulier de cette amie de jeunesse de Marguerite Duras, qui inspira vraisemblablement le personnage d'Hélène Lagonelle dans L'Amant. Conseillère d'orientation dans les années 1950, elle milite pour l'accès des filles aux études secondaires quand, victime de harcèlement moral, elle est internée à l'initiative de sa hiérarchie.
Juliette Ropion était-elle vraiment schizophrène ? L'examen du dossier médical, analysé avec l'aide d'un psychiatre historien, montre que non et constitue un témoignage accablant sur la pratique asilaire de l'époque.
Une enquête historique et littéraire sur les traces d'une héroïne oubliée, portée par une écriture exigeante, élégante et poétique.