Notre époque proscrit les "états d'âme". Elle nous conseille de les réprimer ou de les dissimuler soigneusement. Défense de flâner, de rêver, de s'émouvoir ! Par bonheur, il reste la littérature. C'est la "réserve" ou le dernier refuge de la délicatesse et de l'affectivité. C'est "le coeur d'un monde sans coeur"...
On trouvera dans ce livre cinquante-cinq portraits d'écrivains contemporains qui se promènent sur la planète des sentiments. D'Emmanuel Berl à Stefan Zweig, en passant par Tristan Bernard, Antoine Blondin, Henri Calet, Cioran, Jean Cocteau, Colette, Léon-Paul Fargue, Elie Faure, Francis Scott Fitzgerald, Jean Giraudoux, André Hardellet, Valery Larbaud, Jacques Laurent, Paul Morand, Jean Paulhan, Henri-Pierre Roché, Roger Vailland, Paul Valéry, Léon Werth et Marguerite Yourcenar.
Ces gens nous démontrent que la littérature est seulement soucieuse de la couleur des journées, des climats qui s'annoncent, des amours qui passent et des silhouettes qui s'éloignent. Afin que "toutes les choses d'ici-bas soient murmurées une fois dans l'ombre, une fois encore sur des lèvres tièdes".