Contenu du livre
Digression : " développement écrit qui s'écarte du sujet " (Robert) ; " développement étranger au sujet " (Larousse) ; bref : hasard et liberté, bifurcations, détours, intuitions subites, comme il arrive à un promeneur qui n'a pas de destination et qui se laisse porter par l'inspiration du moment, les rencontres inopinées et, surtout, le plaisir de la vraie découverte.
Dans la prose pétillante qu'on lui connaît, Robert Lévesque nous fait entrer ici dans le laboratoire intime de sa pensée et de son écriture. Une pensée qui, à la ligne droite et sévère, préfère les méandres, les allusions, l'imprévu, en un mot : l'aventure. Dans la vingtaine de textes qui composent ce volume, l'auteur évoque ses amours littéraires ou cinématographiques (Louis-Ferdinand Céline, Samuel Beckett, Giorgio Bassani, Gabrielle Roy, Rimbaud, Buñuel, Truffaut), ses rencontres parfois anciennes (avec Geneviève Bujold, avec le village d'Angoisse au Périgord, avec un portrait de sa mère avant sa naissance), à l'occasion quelques-unes de ses têtes de turc montréalaises. Mais partout, il le fait sans s'appesantir, comme en passant, avec la sincérité et l'extrême partialité de celui qui n'a rien à prêcher et qui ne parle au nom de personne d'autre que soi-même.
Qu'est-ce que la littérature, au fond, qu'est-ce en particulier que l'essai, tel que nous l'a enseigné Montaigne, le maître ès " sauts et gambades ", sinon l'art de se rendre disponible à toutes les surprises, c'est-à-dire le besoin, le délice de la digression ?
L'auteur
Critique dramatique et chroniqueur littéraire, Robert Lévesque a déjà publié, dans la collection " Papiers collés ", La Liberté de blâmer (1997), Un siècle en pièces (2000), L'Allié de personne (2003) et Récits bariolés (2006). Il est le directeur de la collection "Liberté grande " chez Boréal.