" Dialogue avec mon cancer " : ce titre peut surprendre. Il n'est jamais anodin de prononcer le mot " cancer ", ni de l'afficher sur la couverture d'un livre. Il l'est moins encore d'engager un " tête-à-tête " avec ses propres cellules. Mais la voix de ceux qui choisissent de nommer l'ennemi, d'en parler, voire de lui parler, se fait de plus en plus souvent entendre. Et si Denise Morel-Ferla affuble l'" hôte indélicat ", auquel son corps a malencontreusement " donné asile ", de divers surnoms, si elle lui parle sur un ton ironique, c'est pour mieux tenir cet " animal de crabe " à distance et le prier poliment de bien vouloir " déguerpir ". L'humour et l'autodérision sont ici l'un des visages du courage. Courage face aux traitements auxquels il faut se soumettre ; courage, aussi, face aux maux du passé que l'épreuve actuelle vient réveiller. Ce dialogue avec ses cellules mène l'auteur au cœur d'un dialogue avec elle-même, où la " poésie des mots " devient instrument de lutte, et l'acte créateur, acte salvateur. Car ces pages ne tiennent pas seulement du journal intime elles sont constituées en récit offert à la lecture –; un récit singulier. Chaque cas est unique, et il existe autant de cancers que d'êtres qui en vivent la difficile réalité : plongé dans ce labyrinthe dont il est contraint d'arpenter les couloirs, le patient doit puiser dans ses ressources intérieures pour affronter l'épreuve qu'il traverse. En racontant comment elle a réussi à surmonter sa souffrance, sa fatigue et ses peurs, l'auteur aide chacun à trouver les clefs qui lui permettront de triompher de ses maux. Une force de vie émane de ce livre. En choisissant de le publier, Denise Morel-Ferla transmet un peu de cette force au lecteur. C'est en cela que ce livre singulier peut toucher des êtres très différents. -- Dialogue avec mon cancer: a title that may surprise. The word cancer always produces an effect, even on the cover of a book, even more so in a 'face to face' with one's own cells... Yet the voices of those who choose to address their enemy, to talk about it - even talk to it – are more and more frequently heard. Denise Morel-Ferla refers to the 'indelicate guest' to whom her body has unfortunately 'given shelter' using several nicknames. If she adopts an ironic tone, it is to keep the 'crabby animal' at bay and to beg it to be kind enough to pack its cases and clear out. In this book, courage wears the masks of humour and self-derision. Courage to face the treatments that have to be undergone, courage to face the ills of the past that this ordeal has awakened. The dialogue with her cells leads the author to a dialogue with herself, one in which the 'poetry of words' becomes her weapon in the fight, and the act of creation an act of salvation. For these pages are not simply a diary, they are also a narrative offered up to be read – a unique narrative. Each case is unique; there are as many cancers as there are human beings experiencing that painful reality, plunged into a maze whose alleys they are obliged to wander. The patient must draw on his or her inner resources to confront the ordeal. By telling how she succeeded in overcoming her suffering, exhaustion and fear, the author helps each one of us to find the keys to triumph over our own ills. A life force emanates from this book. By choosing to publish it, Denise Morel-Ferla has passed on a little of that force to readers, which is why different people, in different circumstances, will find in it a great source of strength.