Un roman fort sur la guerre, la dignité, mais aussi sur les rapports passés de la France et de l'Afrique, qui interroge les apports présents.
Couronné du Prix Ahmadou Kourouma, du Prix Erckmann-Chatrian, du Prix Palatine du roman historique ainsi que du Prix du roman métis, Le Terroriste noir, paru en 2012, a permis à Tierno Monénembo d'accéder à la célébrité. À ce juste titre, car ce roman est subtil, qui offre des temporalités multiples et propose une double lecture, grâce à un regard rétrospectif qui met au jour les oubliés de l'Histoire. On y découvre la figure bien réelle du tirailleur Addi Bâ, évadé
puis dissimulé pendant trois ans dans un village des Vosges durant la Seconde Guerre mondiale. Et se révèle alors le discours d'autorité que l'Occident a tenu sur l'Afrique. À travers la mémoire de Germaine Tergoresse, c'est un siècle de liens et de déchirures qui se tissent et se froissent. Et sous la plume agile de Tierno Monénembo, c'est bien les appartenances et les identités figées que Le Terroriste noir questionne avec originalité et humour.