Elève de Karl Jaspers et d’Ernst-Robert Curtius, Hugo Friedrich fait partie, comme Leo Spitzer, Eric Auerbach, ou, plus tard, Hans-Robert Jauss, de ces grands spécialistes allemands de littérature romane dont le nom s’est imposé en France. Après son Montaigne en 1968, Structure de la poésie moderne, traduit par Michel-François Demet, a été vite considéré comme un ouvrage de référence. C’est qu’il superpose d’une certaine manière plusieurs livres : un essai tout d’abord qui, comme l’indique son titre, vise à mettre clairement au jour les lois de fonctionnement qui définissent la poésie moderne ; une étude d’ensemble qui conduit de Baudelaire à l’entre-deux-guerres, et dont le mérite est de prendre en compte, même s’il fait une place essentielle à la nôtre, diverses poésies d’Europe ; un ouvrage théorique, enfin, qui développe sur le lyrisme une thèse qui a fait date et ne cesse d’être fréquemment évoquée.
Série dirigée par Michel Jarrety.