« Dis-lui qu’un jour je lui arracherai le cœur. »
C’est le serment d’un hors-la-loi de dix-sept ans nommé Bane. Né de la trahison, son nom est une malédiction parmi les guerriers rigantes. Ceux-ci admirent ses talents de combattant, mais craignent la violence de son cœur. Car il a juré de tuer ce père qui n’a pas voulu le reconnaître…
Mais son désir de vengeance le conduit loin de ses montagnes natales, vers la grande cité de Roc. Symbole d’éternité et de sainteté, elle cache pourtant la corruption derrière les murs de ses palais flamboyants. Les Prêtres Pourpres y font régner la terreur, persécutant et exécutant les adeptes du Culte de l’Arbre, qui pratique une philosophie d’amour et d’harmonie, guidés par la mystérieuse Dame au Voile.
Le chagrin et la mort d’un être aimé conduiront Bane dans l’arène, il y apprendra le métier de gladiateur afin de devenir le meilleur guerrier de tous les temps. Lorsque son passé le rattrapera, il deviendra le seul espoir d’un peuple condamné et s’opposera à la destruction de tout ce qui lui importe encore. Mais pouvait-on attendre autre chose du fils de Connavar, le légendaire Démone-Lame ?
« On a envie de croire que tout cela fut vrai, tant c’est fort et beau. » Lanfeust Mag
Court extrait :
— Tu es le hors-la-loi, Bane, en déduisit Parax.
— Et toi, tu es Parax, le Chasseur Royal [...]
— As-tu l’intention de me tuer ? s’enquit le chasseur.
— Tu le souhaites ?
— Il y aurait une certaine poésie dans l’acte, répondit Parax. La première fois que j’ai rencontré ton père, il devait avoir ton âge. Il était venu me tuer. Je l’avais pourchassé pendant des jours et des jours, avec un groupe de guerriers perdiis. Oh, mais il était futé, et il a tué sept chasseurs. Il a aussi tout fait pour m’éloigner de sa piste. Il était doué pour un jeune homme. Je l’ai quand même pourchassé à travers les rochers et les cours d’eau. Une fois, il a même failli m’avoir. Ses traces disparaissaient sous les branches d’un grand chêne. Il s’était hissé dans l’arbre, avait couru le long de la branche et avait sauté dans un arbre voisin. Mais à l’époque, je n’étais ni vieux ni usé. Et je l’ai trouvé.
— Pourquoi ne t’a-t-il pas tué ?
Parax haussa les épaules.
— Je ne l’ai pas su à l’époque, et je ne suis pas plus avancé aujourd’hui. Nous avons partagé un repas puis il est parti rejoindre au galop l’armée de Roc. Lorsque je l’ai revu, il était devenu l’homme qui avait tué le roi perdii et, moi, j’étais pieds et poings liés, en route pour la déportation et les mines en tant qu’esclave. Il m’a reconnu et m’a sauvé. À présent je me trouve avec son fils. Alors, tu vas me tuer ?
—Je n’ai rien contre toi, vieil homme, dit Bane. Je préfère que tu vives.
—Dans ce cas, tu aurais intérêt à partager le bacon, lui affirma Parax, autrement je vais mourir de faim.
© Bragelonne 2005