Les hordes d'Orcs féroces ont été vaincues, mais un péril encore plus grand menace le Pays Sûr : onze incarnations d'un dieu déchu marchent avec leurs armées sur la frontière ouest. Dotés d'étranges pouvoirs, les Amshas ravagent et brûlent sans pitié les terres qu'ils foulent, semant la terreur et la désolation. Lorsque la dernière Mage du pays est assassinée, Tungdil et ses compagnons n'ont d'autre choix que de mener la résistance contre l'envahisseur. Mais pour défaire l'ennemi en surnombre, ils devront d'abord unifier les tribus naines déchirées par la haine.
Court extrait :
- Ne risques-tu pas de regretter ta décision, Tungdil ?
Myr marchait près du guerrier sans le regarder. Afin de se protéger des rayons ardents du soleil, elle enduisait son visage d'un onguent bleute qu'elle avait confectionne dans un petit poêlon.
Tungdil avait l'impression qu'elle était gênée depuis leur départ du Royaume nain des Cinquièmes. Il avait choisi de l'accompagner dans sa communauté, mais la chirurgienne semblait tourmentée, comme si elle se faisait des reproches.
- Non, je ne vais sûrement pas la regretter, répliqua-t-il quelques instants plus tard. (Il marchait lentement, le regard rive sur l'horizon. Le soleil déclinait, baignant de pourpre le Pays Sûr.) Tu crois que je les ai quittés à cause de toi ?
- A qui fais-tu allusion ? à tes gens ou au couple royal ?
Tungdil réfléchit.
- Balyndis et Glaimbar, répondit-il enfin d'une voix ferme. Je ne les ai pas quittés à cause de toi. Certes, j'avoue que je te trouve très attirante. Tu es tellement différente des Naines que j'ai rencontrées jusqu'à présent. Tu nourris mon âme d'érudit. (Il se tourna vers elle et leurs regards se croisèrent. Les prunelles amarante de la chirurgienne brillaient d'espoir.) Accorde-moi un peu de temps, Myr. Il est trop tôt ; mon coeur et mon esprit sont encore bouleverses. Je suis loin d'être au clair sur mes sentiments. (Le Nain sourit tristement.) Je voulais prendre mes distances avec Balyndis, voilà la raison de mon départ. Seul le recul me permettra de savoir ce que je désire réellement. Et je dois aussi reconnaitre que je suis curieux de découvrir ton royaume.
Elle acquiesça, puis chercha du regard l'étang des Affranchis, vers lequel ils faisaient route depuis plusieurs lunes.
- Je comprends, Tungdil. J'attendrai, comme je l'ai fait jusqu'à présent.