Prix Imaginales des lycéens 2016
J'ai pillé, brûlé, tué. Puis j'ai déserté l'armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre... Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs. Des milliers de soldats sont en marche. Former des combattants, monter des fortifications, trouver des armes... Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d'un Guerrier-Mage. Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j'irai jusqu'au bout. Mon nom, c'est moi qui l'ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose.
« Un roman passionnant qui arrive à vous accrocher dès la première page. Original, bien rythmé, bien écrit, au style simple, limpide - on tombe sous le charme des personnages. » Gamalive
« Imaginez les Sept Samouraïs de Kurosawa, le tout revisité à la sauce western avec un déserteur bad ass qui n'a rien d'un enfant de choeur. » Jean-Sébastien Guillermou, auteur des Pirates de l'Escroc-Griffe
Court extrait :
Sache, dit-elle, que je suis le seigneur de ces lieux. Je défends la vallée de Thorkel, depuis la tête d'elfe taillée dans le roc jusqu'au col de l'aigle. La moindre brindille, le moindre caillou, est sous ma protection, ainsi que tous ceux qui vivent ici.
Je l'écoute à peine, car elle vient de glisser un brin d'herbe-de-prince dans ma bouche et je suis bien trop occupé à essayer de l'avaler. Sa douce brûlure épicée envahit mon corps, et la douleur de mes blessures s'estompe peu à peu.
S'il vous plaît... protégez Gloutonne...
Dame Rikken se penche sur moi.
Que dis-tu, Sudien ?
Ses yeux d'un bleu glacial me ramènent à la réalité. La douleur a reflué, je flotte comme sur un nuage.
Où sont... mes deux compagnons ?
Morts.
Chienne de guerre.
Et les cavaliers du roi..., dis-je dans un murmure. Eux aussi, ils sont... ?
Plus que morts. Ils sont démembrés, déchiquetés, en miettes, répond-elle avec un étrange sourire de connivence.
Quoi ? C'est vous ? Qui... qui les avez tués ?
Le sourire disparaît. Elle me jette un regard étonné.
Bien sûr que non.
Qui, alors ?
C'est toi. Tous les quinze. Tu ne t'en souviens pas ?
Hein? Moi?
Elle hausse les épaules.
Maintenant, joli coeur, je vais arracher la lance d'un coup sec. Je te préviens, ce sera douloureux.
« Il n'y a pas de combat sans souffrance », disait Maître Hokoun.
© Bragelonne 2015