La violence accouche de la violence.
Dans les histoires policières, il y a le qui, le comment et le pourquoi d’un crime. Gitta Sereny, journaliste spécialisée dans les enquêtes sur les racines du mal au sein des rangs nazis, aborde le cas Mary Bell par cette dernière question. Mary Bell est cette petite fille de 10 ans, qualifiée de psychopathe par la presse, et condamnée à la prison à perpétuité pour le meurtre de Martin Brown, 4 ans et de Brian Howe, 3 ans, par étranglement. Le procès est expéditif et personne n’interroge alors les raisons de ces actes monstrueux qui font scandale dans la Grande Bretagne en 1968. Gitta est bouleversée par ce qu’elle découvre …Vingt-sept ans après les faits, décidée à comprendre ce drame, elle demande à Mary Bell, finalement libérée et mère d’une petite fille, de révéler toute sa vérité. Elles plongent alors ensemble dans les souvenirs de Mary, en quête de révélations douloureuses mais aussi de réparations.
À travers ce récit très fort en émotions, Théa Rojzman au scénario et Vanessa Belardo au dessin montrent toute la force et l’importance du journalisme d’investigation révélant la triste réalité, toujours d’actualité, d’une Société défaillante face aux malheurs de ses enfants. En partie adapté du livre de Gitta Sereny, Une si jolie petite fille : Les Crimes de Mary Bell, ce roman graphique saisissant cherche les origines de la violence et rend justice au concept de « comprendre n’est pas excuser ». Il montre aussi que comprendre, c'est déjà agir face à cette violence.