Radical comme une protest song, intense comme une douche froide, et drôle à en pleurer.
Borb est un clochard, un clodo, une épave, un SDF, un mendiant, un crève-la-faim… bref, un déchet de la société. Borb, c’est aussi notre fils, notre cousin, notre frère en humanité. Borb, c’est cette réalité qu’on ne veut pas voir et que Jason Little nous envoie en pleine face. À travers une succession de strips mordants, l’auteur nous dépeint le quotidien de ce sans-abri dans une comédie douce-amère, à la fois touchante et hilarante. Le comique de situation, parfois quasi-muet, y est bienveillant et fait toute la force du livre : ce portrait poignant offre une représentation de la misère dotée d’un savant mélange d’humour grinçant et de gravité. New York en est le décorum, la misère répond à certains standards américains, mais l’universalité de ce conte tragique la rend transposable n’importe où en occident.
Borb est un livre qui secoue son lecteur, qui ne laisse pas indemne et qui, pourtant, arrive à faire rire. Borb c’est radical comme une protest song, intense comme une douche froide, et drôle à en pleurer.