L’image d’Henri de Régnier est souvent réduite à quelques traits schématiques : académicien, poète à monocle, mondain, mari trompé, connaisseur de Venise.
Mais la vérité est plus complexe, d’où sans doute la formulation mystérieuse de Picabia : « Henri de Régnier a toujours marché sur la tête. » Proche de Mallarmé, ami d’André Gide, de Pierre Louÿs et Debussy, il est un témoin essentiel de la vie intellectuelle entre 1890 et 1914. Après 1918, ses échanges avec Proust, son amitié avec Paul Morand qui voyait en lui « le plus grand gentleman des lettres françaises », sa collaboration avec les meilleurs illustrateurs de l’époque lui donnent une place dans l’après-guerre.
Au-delà de l’auteur brillant de La Canne de jaspe et de La Double maîtresse, sa biographie fondée sur de nombreux documents inédits révèle un homme curieux, sensible et ironique.
Professeur émérite à l’université du Maine, Patrick Besnier a publié des travaux sur Alfred Jarry, Edmond Rostand et Raymond Roussel.