Comment les artistes ont-ils repre sente la musique du xvIe au xxe sie cle ? Telle est la question souleve e par cet ouvrage, lequel permet de de couvrir des œuvres qui s’inte ressent tout d’abord a la mate rialite de la musique, c’est-a -dire ses instruments, ses musiques note es, ses gestes, ses acteurs et ses lieux de pratique. En raison de son e gale immate rialite , de son caracte re e phe me re et des sensations qu’elle procure, la musique l’emporte en imme diatete et en intensite sur les autres sens pour solliciter l’imaginaire. Elle innerve de ce fait la fable humaine, ses grands mythes, son histoire, ses religions. C’est pourquoi nombre d’images de passent la transposition de la re alite sonore pour ouvrir sur un univers symbolique. Les codes de repre sentation sont multiples, en constante e volution ; ils s’appliquent a restituer, avec les outils de la figuration, des objets, des « histoires » mais aussi des the ories qui adoptent une physionomie identifiable. Cette dernie re fait appel a des connaissances mythologiques, historiques et religieuses implicites, utilise es aussi bien dans la litte rature et au the a tre qu’a l’ope ra, comme dans la de coration des e difices et des demeures. A la fin du XIXe sie cle, pourtant, les premie res formes de la modernite de construisent progressivement ces codes de repre sentation, jusqu’a supprimer toute incarnation de la musique par des « figures ». Du silence des natures mortes et des vanite s jusqu’aux ambiances contraste es de sce nes tanto t festives, galantes, morales, parodiques ou symboliques, la musique a passionne les peintres, soit qu’ils e voquent sa place dans l’art de vivre et la varie te de ses pratiques, soit qu’ils soulignent son pouvoir male fique ou re dempteur.