La médecine des Grecs et des Romains de l'Antiquité a constitué le fondement d’une grande partie de la médecine en Europe jusqu’au début du XXe siècle, et elle continue d’être une tradition vivante dans certaines parties du monde musulman. Le serment d’Hippocrate est régulièrement cité comme la pierre de touche de l’éthique médicale, et les idées antiques sur la relation entre un médecin et son patient ont encore un écho aujourd’hui, à l’époque de la génomique et de l’Internet.
Si Hippocrate est toujours considéré comme le père fondateur de la médecine occidentale, d’autres personnages ont joué un rôle sans doute plus grand encore : les anatomistes Hérophile et Érasistrate, le pharmacologue Dioscoride, le gynécologue Soranos et, surtout, Galien, le médecin polymathe et pugnace qui soigna plusieurs empereurs romains.
Toutefois, ce livre magistral ne s’attache pas seulement à quelques grands noms : faisant usage des récentes découvertes de manuscrits, de papyrus et de matériel archéologique, il décrit les multiples pratiques médicales, y compris religieuses et magiques, qui avaient cours dans le monde classique, depuis Homère jusqu’au VIe siècle de notre ère. Il révèle une communauté pleine de vie et très diverse de guérisseurs, tous engagés dans une lutte continuelle pour soigner leurs patients, et dresse un tableau très éloigné de l’image traditionnelle d’une domination des médecins hippocratiques et galénistes.