Regardez le premier dessin de ce livre... et sautez au dernier. Vous y verrez deux hommes au même faciès lourd et fermé. Ce n'est pas un hasard. Les personnages de Chaval ne sourient jamais. Pourquoi ? Parce qu'ils sont face à une certaine logique de l'absurde ; parce qu'ils se trouvent, ou se mettent, dans des situations où réel, irréel et surréel sont inextricablement mêlés. Voilà le grand ressort du comique de Chaval qui a l'art de déboulonner le réel de son socle - mais il accepte aussi la revanche de l'objet sur l'homme. Et soudain la grimace devient cri muet, la jubilation de la caricature se transforme en blessure de la condition humaine.