Dans sa famille Antonin Artaud était surnommé Nanaki, diminutif proche de celui attribué à sa grand-mère maternelle qui vivait à Smyrne, et à laquelle il était très attaché : Neneka. D’abord Antoine, puis Nanaki, puis Antonin et finalement Mômo : Artaud saute d’un nom à un autre et ces sauts violents l’expulsent hors des cadres, hors des convenances, hors de la langue même : ce texte, daté de septembre 1946, écrit à Paris, illustre ces cabrioles fiévreuses et marque le retour à la vie.