Soleil double se compose de deux parties «jumelles» – le lisible et l’illisible – comportant chacune le même nombre de mots : 9514. Ce sont deux livres qui se regardent. Le premier texte est le «je» véritable, tandis que le second est celui qui se regarde dans le miroir où le reflet, est toujours différent de la réalité, le lisible. Le «je» disparaît du second livre, l’illisible. Le dernier paragraphe du premier volume est aussi le premier paragraphe du second et forme une ligne de crête au-delà de laquelle il n’est pas possible de s’élever. Cette unique phrase répétée est le sommet d’une montagne gravie puis redescendue d’un volume à l’autre. Comme le visible, partagé entre le lisible et l’illisible, est une montagne dont les pentes opposées donnent l’équilibre – le jour et la nuit – à notre pensée.