Nous n’avons pas vocation à publier les Œuvres complètes de Drieu la Rochelle… Mais ce texte vient à nous par le biais du surréalisme : publiée en 1923 dans la Nrf, cette version – bien différente de celle que l’on trouve dans Plainte contre inconnu – n’avait, depuis presque un siècle, jamais été publiée. La valise vide est l’image d’une trajectoire ratée à laquelle la fin même échappe puisqu’elle ne contient pas encore le suicide de Jacques Rigaut qui viendra huit ans plus tard. Car, bien sûr, Gonzague c’est Rigaut, Rigaut c’est Alain, le Feu follet. Mais le portrait de l’ami surréaliste est tracé au vitriol, conjugant vacuité et fascination : aucun échec n’est épargné et cette lucidité cruelle laisse deviner aussi ce que Drieu savait haïr en lui.
Jean-François Fourcade, libraire spécialiste du surréalisme, préfacera cette édition. Il vient de conscacrer un catalogue impressionnant à Jacques Rigaut en collaboration avec Jean-Luc Bitton.