Depuis la longue et lente méditation funèbre en l’honneur d’un monde disparu (Ma vie parmi les ombres), à la tragédie réduite à l’épure où les passions se révèlent avec force et cruauté (Le renard dans le nom), Richard Millet n’a cessé, livre après livre, de poser des facettes supplémentaires à sa “comédie humaine” corrézienne. Ce volume, construit sur le modèle des Cent nouvelles nouvelles, où des personnages sont récurrents et d’autres de discrètes ombres, décline toute la gamme des émotions et conjugue envolées musicales et pesanteur terrienne vers une pure jouissance des mots et de la langue. Malgré la transparente référence balzacienne à une “histoire naturelle de la société” cette suite de cent “contes” laisse entrevoir un autoportrait par petites touches…