Max Jacob rencontre Pablo Picasso en 1901 à Paris. Il s’en suit une fraternelle amitié qui fait de lui le témoin quasi quotidien du travail de Picasso. A partir de 1921 les contacts sont plus laches mais les signes existent d’un lien jamais vraiment défait. Si il exprime parfois une pathétique jalousie à l’égard du peintre, c’est toujours Picasso qu’il désigne comme son héros (aux côtés d’Apollinaire ou Salmon) lorsqu’il doit écrire sur l’époque de la rue Ravignan. Aussi, à la mort du marchand Paul Guillaume sa veuve lui demande une préface à un volume des mémoires de son mari. Le projet deviendra ce récit fondamental sur le cubisme : La chronique des temps héroïques, commencée en 1935 dont seul le début parut du vivant de Max Jacob en 1937. C’est en 1956 que Louis Broder en fera une édition limitée, avec des eux-fortes de Picasso, d’après un manuscrit complet des huit chapitres.
C’est le texte de notre édition qui n’avait jamais été repris depuis. Il n’existe pourtant pas de témoignage aussi vivant et direct que celui-ci sur l’aventure de l’art moderne, depuis la bohème montmartroise jusqu’aux frasques des années folles.