Désormais conservée au Musée Paul Valéry de Sète, cette myriade de lettres entre un père et sa fille dévoile un Valéry assoiffé d’affection et rongé d’inquiétudes («Angoisse, mon véritable métier», notait-il en 1910). Avec Agathe, née en 1906 et future gardienne de son œuvre, il partage une tendresse exacerbée qui, sans jamais tarir, demeurera au cœur de sa vie d’écrivain. Du foyer familial, creuset littéraire et artistique, à son mariage avec Paul Rouart, petit-fils d’Henri Rouart, Agathe n’a cessé de recevoir de son père les témoignages d’un amour inaltérable. Une correspondance rare où la sensibilité se drape parfois d’un humour grinçant qui, sans nul doute, viendra bousculer la réputation de “froide rigueur” qui colle à la peau de ce penseur majeur du vingtième siècle.