Par la fenêtre d’un grand appartement presque vide à Bruxelles, apparaît une femme, en peignoir. Elle passe une grande partie de son temps au téléphone, pour parler à sa fille de Ménilmontant qui voyage beaucoup, à son autre fille qui vit aujourd’hui en Amérique, à ses cousines, à sa grande famille dispersée à travers le monde. Elle leur parle sans vraiment leur parler, évitant certains sujets, comme des parents que l’on a perdus dans les camps ou des histoires tragiques que l’on garde pour soi. Par-delà les drames, elle se concentre sur ses souvenirs heureux et des bribes de clarté qui permettent de poursuivre sa vie.
Sous la forme d'un flux de conscience, glissant d’un esprit à un autre, comme une conscience partagée, Une famille à Bruxelles est le portrait d’une femme au travers de ses relations à ses filles et à son mari. Comme prise sur le vif et toujours pressée, sa langue fait s’entrechoquer les souvenirs. Dans ce texte proche de l’autofiction, aucun nom ne vient fixer une quelconque identité. L’intimité et l’amour d’une famille prennent le pas sur les thématiques biographiques. Une famille à Bruxelles est un livre sur le cours inéluctable du temps.