A vingt-quatre ans, ce poète est de ces jeunes voix qui heurtent la langue, l’explorent, déterminées à en tirer quelques réponses sur elles-mêmes et sur le quotidien qui les embarque. Dans ce recueil de vingt-cinq poèmes distribués en douze parties, il raccourcit le vers, le fait traîner : le rythme qui naît de cet assemblage tortueux épouse la respiration et sa mélodie devient une évidence. Il faut lire – presque à haute voix – pour y croire. Le lecteur y trouvera de l’hermétisme, du réalisme, du lyrisme, de la bouffonnerie et de la gravité, de la médiocrité et des grands sentiments, un bariolage, assurément, mais lié dans un mouvement que le personnage-poète provoque d’une voix reconnaissable, subtile et farouchement vivante.