Ils s'appellent Patrick Poivre d'Arvor, Hélène Segara, Elie Semoun ou Arielle Dombasle. Chacun dans son genre nous ouvre les portes du rêve. Le nôtre, et celui qui fut le leur quand ils étaient encore en culottes courtes. Car ce besoin d'amour ou de reconnaissance, à l'origine d'une vocation d'artiste, provient souvent d'une faille nichée au creux de l'enfance. Ainsi Jean-Pierre Foucault qui, à 14 ans, a vu la guerre d'Algérie lui arracher son père ; Serge Lama, qui s'est efforcé toute sa vie de mener la carrière dont le sien fut cruellement privé ; ou encore Smaïn, à qui un odieux professeur a lâché un jour : " Tu ferais bien de travailler un peu pour faire honneur à tes parents adoptifs ", lui balançant en pleine figure un douloureux secret.
Interlocutrice de choc, Danielle Moreau a réussi à obtenir des témoignages saisissants, inattendus, qui nous font en permanence passer du rire (Pourquoi Franck Dubosc collectionne-t-il compulsivement les sèche-cheveux ?)... aux larmes (le souvenir poignant de Jean Piat dont l'instituteur, sous l'Occupation, a demandé aux élèves de se lever pour accueillir leurs camarades affublés de l'étoile jaune).
À la fin de chaque portrait-entretien, Stéphane Clerget apporte son regard de psy sur la trajectoire de ces personnalités. On finit ce livre heureux de ce nouvel éclairage, qui les rapproche de nous et nous permet de mieux les comprendre.