Combattre toujours, le dernier tome des Mémoires de Michel Debré, est en quelque sorte son testament politique. Dans cet ouvrage, l'ancien Premier ministre du général de Gaulle prend ses distances avec l'événement, sans pour autant s'abstenir de juger les faits et les hommes. Avec un regard lucide, il analyse la fin de la présidence de Georges Pompidou, le septennat de Valéry Giscard d'Estaing et la politique de la gauche au pouvoir.
Ministre d'Etat chargé de la Défense nationale, son dernier poste ministériel de 1969 à 1973, il appliqua ses idées réformatrices, permettant notamment aux femmes d'accéder à Polytechnique et aux grades d'officier. Mais ce livre montre aussi l'homme de terrain, efficace sur le plan communal ou régional. À cet égard, il contribua au développement de la ville d'Amboise dont il était le maire et à celui de l'île de la Réunion où, en tant que député, il s'attacha à faciliter l'accession des jeunes aux études et aux diplômes.
Enfin, c'est en défenseur des valeurs authentiques du gaullisme - celles qu'il mit en avant lors de sa candidature à la présidence de la République en 1981 - qu'il évoque les problèmes de l'Europe et qu'il porte sur le chômage, l'immigration ou le danger islamiste des analyses qui méritent plus que jamais de retenir notre attention.
Davantage qu'un bilan, son « adieu aux affaires » est un héritage transmis aux générations futures, pour que vive une certaine idée de la France.