Les Japonais ne cessent de donner forme et vie à des croyances et à des récits qui leur sont propres. Les poupées, les automates puis les robots se sont tour à tour inscrits dans cette longue filiation d'histoires proprement japonaises, mais ces derniers semblent aujourd'hui également destinés à participer à la construction d'un nouveau grand récit.
La paradoxale cohabitation de la nature et des « traditions » avec une automatisation présente partout tient sans doute aussi dans la réelle filiation qui, dans l’archipel, existe entre le vivant et l’artificiel ou dans l’absence de contradiction que l’on y rencontre entre « conservation » et « progrès ».
Dans cet ouvrage, l’auteur décrit et questionne la manière dont, au cours des premières années du XXIe siècle, un surprenant mouvement de curiosité étayé par des progrès techniques et technologiques importants a permis d’accélérer le développement et la fabrication de robots souvent surprenants, parfois inquiétants, mais, pour la plupart, surtout vecteurs d’enchantement.
Cette décennie, véritable âge d’or de la robotique au Japon, a vu l’autonomie des robots être réellement envisagée sur le plan technique et les recherches et les expérimentations sortir des laboratoires de robotique pour gagner tous les champs disciplinaires, des diverses branches de l’ingénierie à la fabrication des objets du quotidien, en même temps que les robots devenaient partout visibles, dans les médias comme dans la réflexion philosophique ou encore dans les arts, comme par exemple au théâtre.