Des arpents de neige de son enfance tout en haut de la Côte Nord du Québec, Gilles Vigneault –considéré dans cette oasis francophone d’Amérique du Nord comme le «chantre du pays»– a fait un univers, et des personnages qu’il y côtoie, «les gens de son pays». Du village natal, Natashquan, au séminaire de Rimouski, sur l’autre rive du Saint-Laurent, puis à Québec avec son université et les «boîtes à chansons» du début des années 60, le récit de Marc Legras emprunte les pas, la trace du chanteur, le suit au fur et à mesure que se déploie son œuvre et s’élargit sa notoriété. Avec, en filigrane, l’affirmation de l’identité des Québécois... En contrepoint du récit: Natashquan et l’œuvre écrite de Gilles Vigneault par le biais de poèmes, contes et réflexions suggérés par l’époque ou le quotidien –la part souvent ignorée ou méconnue de l’artiste.
Natashquan, mot magique pour les familiers des chansons de Gilles Vigneault, reste sa source et son point d’ancrage. Il y fête en 2008 ses quatre fois vingt ans, alors que la ville de Québec, elle, célèbre son quatre centième anniversaire.
Marc Legras, journaliste durant plus de vingt-cinq ans à France 2, entre autres comme responsable d’édition du JT, a présenté plusieurs centaines d’émissions de radio sur la chanson à France Musiques et France Culture, publié plusieurs livres sur la chanson et collaboré au mensuel Paroles et Musique de 1980 à 1990, puis à la revue Chorus dont il est membre du comité de rédaction.