« La musique est infiniment plus grande et plus riche que ce que notre société veut qu’elle soit : elle n’est pas seulement belle, émouvante, envoûtante, réconfortante ou passionnée, même si, à l’occasion, elle peut être tout cela. La musique est une partie essentielle de la dimension physique de l’esprit humain. » C’est de ce constat que part Daniel Barenboim pour développer sa pensée sur ses engagements, esthétiques et éthiques. Ses diverses interventions publiques (l’attribution du prix Willy Brandt, un hommage à Dietrich Fischer-Dieskau, des présentations d’opéras qu’il dirige à la Scala de Milan) lui sont l’occasion d’affirmer ses convictions, à la fois sur le respect de la musique et sur son action au Moyen-Orient : avec le West-Eastern Divan Orchestra, il contribue à une compréhension mutuelle qui peut apaiser cette région. Guidé par la même exigence dans son métier de chef et de pianiste (« interpréter des chefs-d’œuvre est la tâche de toute une vie, et cela implique la responsabilité d’un dévouement complet à l’œuvre ») et dans son engagement politique, il se révèle ici, plus encore qu’un interprète inspiré, un musicien qui écoute et contribue à transformer le monde.
Pianiste et chef d’orchestre de réputation internationale, Daniel Barenboim est directeur artistique de la Scala de Milan et chef à vie de la Staatskapelle de Berlin, après avoir dirigé entre autres l’Orchestre de Paris (de 1975 à 1989) puis l’Orchestre symphonique de Chicago (de 1991 à 2006). Il est l’auteur de La musique éveille le temps (Fayard, 2008).