Au début des années 1960, à contre-courant de la vague yéyé qui déferlait, Leny Escudero a fait irruption dans les transistors avec ses chansons passionnées et romantiques. En particulier avec Pour une amourette, qui va faire le tour du monde et que va reprendre Sarah Vaughan : Pour une amourette/Qui m'avait souri/Je me suis fait honnête/J'ai changé ma vie. Personne ne s'y attendait, même pas lui !
Il n'était pas destiné à devenir chanteur. Né en Navarre, enfant de républicains espagnols réfugiés en France, élève de la communale à Mayenne, il s'était retrouvé ouvrier du bâtiment à Paris, à 20 ans à peine. " Créchant " à Belleville, devenu carreleur, que pouvait-il espérer de l'existence ?
La suite est racontée dans ce récit autobiographique : Ma vie n'a pas commencé. C'est un époustouflant feuilleton à épisodes multiples qui, entre rires et larmes, emprunte à la fois à l'émotion d'un Jules Vallès et aux fresques enlevées d'Alexandre Dumas père. Un ton unique.
Chez Leny Escudero, la maîtrise du verbe signe le début de l'émancipation. Parlée ou écrite, sa langue est chantante. Elle est à son image : directe et combative. Ce raconteur est un artiste de la liberté.
Leny Escudero est un guérillero infatigable, un éternel communard qui murmure fraternellement à l'oreille de son semblable : Viens, je t'emmène en ballade/Du côté de mon Paname/De ma folle jeunesse. [...]/C'est la vie qui commence.