Face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l'humanité à " dépasser ses divisions ". Cet essai s'attaque à cette idée. Il n'y aura pas de consensus environnemental. Loin d'effacer les antagonismes existants, la crise écologique se greffe à eux pour les porter à incandescence.
Soit la localisation des décharges toxiques : si vous voulez savoir où un stock de déchets donné a le plus de chances d'être enfoui, demandez-vous où vivent les classes populaires et les minorités raciales. Ces inégalités écologiques, dont le " racisme environnemental " est une forme, jouent à l'échelle des pays et à celle du monde.
" Marchés carbone ", " dérivés climatiques ", " obligations catastrophe " : les produits financiers " branchés " sur la nature prolifèrent. Faute de s'attaquer à la racine du problème, le néolibéralisme choisit de financiariser l'assurance des risques climatiques. C'est l'essor de la " finance environnementale " comme réponse capitaliste à la crise.
Surcroît de catastrophes naturelles, déstabilisation des océans, " réfugiés climatiques " par millions à l'horizon 2050... Autant de facteurs qui annoncent des conflits armés d'un nouveau genre, auxquels se préparent aujourd'hui les militaires. Finie la guerre froide, bienvenue aux " guerres vertes ".