Seules les montagnes demeurent dans leur ancienne beauté et magnificence. Leurs sommets brilleront même quand notre génération et d'autres auront disparu, comme ils brillaient au temps où les Romains passèrent dans leurs vallées, puis les Germains, les Huns et beaucoup d’autres encore. Elles verseront de la joie et une douce tristesse dans le coeur de bien d’autres quand ils les contempleront, jusqu’à ce qu’ils aient disparu eux aussi, ainsi que, peut-être, cette belle et bienveillante terre qui nous semble aujourd’hui pourtant avoir des fondements si solides et être bâtie pour des éternités.
Le Sceau des Anciens
Souvent pris à tort pour un pâle représentant du Biedermeier, Adalbert Stifter (1805-1868) est pourtant considéré par Nietzsche comme un des meilleurs prosateurs de langue allemande. Connu d’abord en France pour son grand roman intitulé L’Arrière-Saison (1857), il est aussi l’auteur de nombreuses nouvelles rassemblées sous le titre d’Études (1850). Le présent volume en propose trois : Le Sentier forestier (1844), Le Sceau des Anciens (1844) et Le Sapin aux inscriptions (1843). L’auteur y peint des personnages que la nature transforme et propose une sagesse visant à faire accepter à l’homme sa juste place dans le monde en même temps que sa finitude.