« C'est fou les souffrances qu'il faut endurer pour devenir un galant reconnu ! »
Fils unique de la famille Bonamour, Enjirô croit que les pièces d’or qu’il distribue généreusement vont lui permettre de se faire un nom dans le quartier des maisons closes de la capitale et le rendre aussi célèbre qu’un acteur de kabuki. Hélas ! Le malheureux galant, affligé d’un nez grotesque et d’une naïveté sans pareille, devient la proie des quolibets de ses nouvelles fréquentations…
Ce petit livre, paru en 1785 et illustré par les soins de son auteur, offrit un nouveau genre de littérature, ancêtre de nos bandes dessinées. La classe montante cultivée des marchands d’Edo rit en se voyant dans le miroir déformant de la moquerie, de la caricature et du calembour.
Santô Kyôden (1761-1816), né dans un quartier populaire d’Edo, connut d’abord la gloire comme peintre d’estampes. Il fut victime de la censure du gouvernement, inspiré par une morale rigide qui n’appréciait pas l’esprit de dérision.