L'Histoire des peuples du Nord, publiée à Rome en 1555 par Olaus Magnus, dernier archevêque catholique d’Uppsala, a joui d’une grande notoriété et connu une large diffusion aux XVIe et XVIIe siècles. Pendant cette période, elle a tout simplement constitué la base principale des connaissances sur l’Europe du Nord, et contribué magistralement à sortir de l’ombre ce qui restait encore une terra incognita. Cette description des contrées et des populations scandinaves, dont nous livrons ici une anthologie des chapitres les plus représentatifs, connut un succès éclatant.
La présente traduction, inédite en français, s’efforce de conserver l’aspect le plus novateur de l’œuvre, c’est-à-dire la fraîcheur des observations directes fournies au fil des pages. Olaus Magnus nous livre en effet le témoignage remarquable d’un autochtone qui connaissait de visu ce qu’il rapportait. Aussi beaucoup d’informations sont-elles de première main, qu’il s’agisse d’événements contemporains (comme le Bain de sang de Stockholm), de la description de la nature suédoise, de la pêche sur les côtes de Norvège, ou encore des coutumes des Sames ou des Baltes. L’auteur porte un véritable regard d’ethnographe, sans a priori, sur les mœurs des populations qu’il décrit et introduit déjà le thème du Bon Sauvage.
Le résultat est une somme géographique inégalée en son temps sur la Scandinavie, fruit d’une érudition immense, illustrée pédagogiquement par de nombreuses gravures naïves et pittoresques. Au milieu du XVIe siècle, l’Histoire d’Olaus Magnus a ouvert un nouveau territoire à la rêverie et à l’imaginaire européen : le Nord.