Dans ce dialogue rédigé à la fin de sa vie, quand les institutions politiques et religieuses de la république romaine sont bouleversées, Cicéron soumet à la libre discussion critique les doctrines théologiques des deux philosophies dominantes, l'épicurisme et le stoïcisme. Conformément à la tradition de la Nouvelle Académie, le débat cherche à fixer une définition au moins probable de la nature des dieux et de leurs relations avec le monde des hommes.
En philosophe soucieux de prendre en compte les déterminations culturelles et historiques dans la formation des conceptions des dieux, Cicéron conteste la validité des « notions communes » sur lesquelles les épicuriens et les stoïciens fondent leurs doctrines en leur opposant la diversité des représentations des dieux et des pratiques religieuses. Par là, ce dialogue livre un témoignage d'une richesse exceptionnelle sur toutes les formes qu’a pu prendre dans l’Antiquité la pensée du divin.