C'est entre la mer et la ville que se nouent et se dénouent les destins des personnages de ces deux romans qui forment un tout. La ville, Stavanger, à l’extrémité sud-ouest de la Norvège devient le paradigme de tout un pays pris, au milieu du XIXe siècle, dans un faisceau de forces contradictoires. Symbolisée par le passage de la marine à voile à la navigation à la vapeur, la modernité tente de s’imposer à un pays englué dans ses habitudes commerciales, ses traditions religieuses, dans le conservatisme de son administration et le passéisme de ses écoles. Quelle place reste-t-il à l’individu, homme ou femme, à sa soif de changement, à ses convictions, à ses sentiments et à la réalisation de lui-même?
Alexandre L. Kielland (1849-1906), l’un des quatre grands de la " percée moderne " norvégienne aux côtés d’Ibsen, de Bjørnson et de Lie, pose avec subtilité et élégance, humour et acidité, férocité et bonne humeur les questions que son temps refusait de formuler. Le résultat en est une peinture vivante, drôle et émouvante d’êtres de chair et de convictions, qui ont fait de ces deux romans des classiques de la littérature norvégienne.