Sur les hauteurs
Sac au dos jeté
et carabine chargée à la main,
poêle fermé et porte close
avec chevillette et clenche d’osier,
puis un tour chez ma vieille mère
dans la pièce tout à côté, –
une poignée de mains en guise d’adieu, – un mot, –
« Je reviendrai aussi gaillard que je m’en vais,
et jusque-là – paix de Dieu ! »
Remonter les courbes du sentier étroit,
il mène au petit bois ;
mais derrière moi, fjord et val
dans un clair de lune brumeux.
Je passe devant le mur de mon voisin,
tout est si tranquille à la ferme ;
mais au delà de la grille au pied d’un merisier
une sorte de bruissement de feuilles au passage d’un corsage
qui sonnait léger et doux.
Elle était là dans son chemisier blanc,
elle me souhaita le bonsoir.
Elle était si belle, elle était si délicate,
si fraîche, comme fleur de fjeld.
D’un œil elle riait et de l’autre
elle faisait un petit air fripon !
Je ris comme elle, et tout soudain,
je fus à la barrière, tout près,
seulement, alors, son œil se mouilla. […]