Les satires et les parodies constituent un domaine méconnu au sein d'une littérature byzantine dont on a surtout lu et commenté la production savante des historiens, philosophes et théologiens. Certaines d'entre elles, dont le présent ouvrage propose une anthologie, ont été écrites en langue vulgaire entre le XIIe et le XVe siècle et figurent ainsi parmi les premières œuvres de la littérature grecque moderne. Elles nous font découvrir des aspects ignorés de la vie quotidienne de cette civilisation, comme les déboires conjugaux d'un poète famélique, les vexations infligées à un jeune moine dans son monastère de Constantinople, les milieux du jeu et de la prostitution dans la Crète vénitienne, et nous révèlent que la fantaisie et la dérision y avaient toute leur place. Elles montrent que la culture byzantine tardive était un univers, non pas clos, uniquement relié sur son héritage antique, mais ouvert à des formes de pensée et d'écriture communes à tout le Moyen-Âge européen. Le lecteur français trouvera dans ce recueil des textes que l'on peut rapprocher des fabliaux, du Roman de Renart, ou des poèmes de Rutebeuf.