Le Traité de l'historien parfait fut composé au début du VIIIe siècle de notre ère, sous la dynastie des Tang, par l'historien Liu Zhiji (661-721) qui souhaitait laisser à la postérité ses réflexions personnelles sur la manière dont l’histoire devait être écrite. Cet auteur fut un professionnel dans ce domaine, employé de l’État impérial, et c’est là que réside tout l’intérêt du livre qu’il nous a transmis, qui nous ouvre pour ainsi dire les portes de l’historiographie officielle en Chine. Traité théorique et pratique, ce texte n’a aucun équivalent connu dans le reste du monde à cette époque. Plutôt qu’un « Comment doit-on écrire l’histoire », le Traité est une sorte de « Comment aurait-on dû écrire l’histoire » car fondé sur la critique de plus de trois cents textes historiques dont la plupart ont été perdus. le Traité est tout autant le cri du cœur d’un historien incompris, que les notes de lecture d’un érudit ou que l’ensemble des sentences d’un juge difficile à satisfaire. La présente édition comporte la traduction intégrale des chapitres intérieurs – le cœur théorique du Traité – et en annexe, celle d’un chapitre extérieur sélectionné pour son intérêt autobiographique. Cette traduction, qui représente un peu plus de la moitié de l’ouvrage dans son ensemble, est la première publiée dans une langue occidentale.