C'est à Marie Dormoy, que Léautaud a confié la publication de son Journal Littéraire. Grande preuve d'estime, de confiance et aussi d'amitié. Les lettres publiées ici sont extraites de la correspondance qu'il lui a adressée de l'année 1922, à l'occasion d'un article publié par elle dans le Mercure de France, à l'année 1956, la dernière lettre ayant été écrite le matin même de sa mort.
C'est par Marie Dormoy que Léautaud est entré dans un monde qui, jusqu'alors, lui avait été totalement inconnu : les familles régulièrement constituées, les structures normalement établies, ce qui lui a causé de grandes surprises. Cette correspondance est donc, en quelque sorte, un complément au Journal. Léautaud s'y exprime à coeur ouvert, sur le meilleur et sur le pire, cela dans la proportion du cheval et de l'alouette, celle-ci figurant, bien entendu, le meilleur, celui-là le pire.
Ce meilleur et ce pire ne sont toutefois pas absolument ceux du Journal. Ecrivant à une femme pour laquelle il avait, quoi qu'il en ait dit, quoi qu'il lui ait fait, une sincère affection, il y a, dans ces lettres, un ton, une « étoffe » aurait dit Valéry, qu'on ne retrouve dans aucune autre de ses oeuvres.