Mallarmé le dira : « Dans sa tâche mystérieuse », Hugo « était le vers personnellement ». Et plus encore que le vers, la poésie elle-même qu'il incarne sur près d'un siècle : une poésie ouverte à son univers intérieur comme à l'immensité de la Nature, aux fracas de l'Histoire comme à l'intimité de la famille. Car c'est le même Je qui dans l'oeuvre désigne l'individu, le citoyen et le prophète, et adresse au lecteur une parole où lui-même se retrouve : « Nul de nous n'a l'honneur d'avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une. Prenez donc ce miroir et regardez-vous-y. » Chaque génération, depuis plus d'un siècle, s'est construit son anthologie de Hugo. A son tour, celle-ci cherche à rassembler les poèmes consacrés par notre mémoire collective - et à restituer au plus près l'image d'un poète qui maintenant encore nous regarde.
Anthologie établie, présentée et annotée par Claude Millet.