Collection Classiques dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety. Édition de Frank Laurent.
Le 15 décembre 1840, lors du transfert des cendres de Napoléon aux Invalides, Hugo se trouve parmi la foule ; le 22 février 1848, quand commence ce qui sera une révolution, il quitte la Chambre des pairs pour assister aux affrontements de la place de la Concorde. Mais ce dont Hugo est témoin, c'est aussi l'agonie de Balzac dont il serre une dernière fois la main inerte, et de nombreux événements de toute nature, dont, hélas, les plus tragiques : la folie de sa fille Adèle et la disparition de ses deux fils, Charles et François-Victor. C'est en 1887, deux ans après sa mort, que son ami Paul Meurice puise dans ses papiers et carnets la matière d'un premier volume de Choses vues qui plus tard s'accroîtra. Des Mémoires ? sans doute non. Une sorte de Journal, plutôt, mais qui accueille à la fois des pages écrites a posteriori et de simples notes très diverses : un ensemble de fragments à la fois historiques et intimes, où l'écrivain, souvent placé comme en retrait, nous propose, si l'on veut, sa chronique d'un demi-siècle.