Dans une ville de province, perdue dans l’immense Russie, trois sœurs s’ennuient, mais espèrent : Moscou, le retour de l’enfance, la vraie vie… Tout est encore possible, le deuil est fini, la vie attend.
La vie s’écoule, sans événement. Les officiers vont et viennent. Tous s’accrochent aux mots, mais les mots tuent ou s’usent.
Les trois sœurs n’iront jamais à Moscou. Elles ont tout perdu, même l’espoir de partir.
Les Trois Sœurs, la plus tchékhovienne des quatre grandes pièces de Tchekhov, a inspiré les plus grands metteurs en scène depuis Stanislavski jusqu’à Pintilié et Krejca.
Comment vivre, comment survivre, en ce monde, en Russie et ailleurs ?
« A la fin, les sœurs sentent que c’est seulement en reconstituant leur ensemble qu’elles peuvent survivre. Elles se cherchent, s’embrassent, en quête d’une unité nécessaire. Olga n’a-t-elle pas peur non pas du fait qu’on va les oublier, mais plutôt du fait qu’on va oublier combien elles étaient : la femme-mère, la femme-femme, la femme-enfant. Trois, la perfection » (Lucian Pintilié).
Edition de Patrice Pavis.