Parti sur le conseil de Plotin en Sicile pour remédier à sa mélancolie, Porphyre écrit vers 270 le traité De l’abstinence, qui compte parmi les trop rares œuvres de ce néoplatonicien prolixe dont nous avons pu garder trace. Celui que Plotin considérait comme son meilleur élève s’adresse ici à Firmus Castricius, autre disciple, et s’attache à réfuter la récente profession d’anti-végétarisme de ce dernier, en contradiction avec les pratiques enseignées par le maître, afin de montrer que le salut de l’homme est incompatible avec la consommation de viande. Outre son intérêt interne, le traité est précieux par la réflexion plus large qu’il permet d’ouvrir sur les rapports entre philosophie néoplatonicienne et pythagorisme.
Le livre II répond à l’argument anti-végétarien fondé sur l’existence et la nécessité des sacrifices. Le livre III répond à l’argument qui affirme que le genre d’âme dont sont doués les animaux n’impose à leur égard ni sympathie ni pitié. A ce titre, il ne condamne pas directement la consommation des animaux, mais aussi leur destruction.
Une notice livre une analyse détaillée du texte ainsi qu’un riche éclairage sur les nombreuses sources, notamment pythagoriciennes, qui guident l’écriture de Porphyre.