Né en 170 après J.C. en Egypte, Athénée appartenait, comme son nom l'indique, à la communauté grecque de Naucratis. Il vécut pourtant à Rome. Voilà à peu près les seuls renseignements dignes de foi, que nous ayons sur l'auteur des Deipnosophistes. Même le texte ne nous est connu que de manière partielle, puisqu’il fut abrégé au moins deux fois. Il n’en reste pas moins un formidable témoignage à la fois d’une forme littéraire et d’un mode de sociabilité particulièrement fécond dans l’Antiquité, le banquet. Ce « banquet des sophistes » est donné par P. Livius Larensis, riche lettré, et sans doute le protecteur d’Athénée. A la fin du repas, les convives abordent, tandis que les cratères se vident, des sujets aussi variés que l’amour, la philosophie, Homère, la meilleure façon d’accommoder tel mets ou le meilleur auteur de comédie.
Notre édition rassemble en un volume les extraits des deux premiers livres qui nous sont parvenus. L’introduction fait le point sur les connaissances relatives à l’auteur et à la période, et offre un portrait convaincant de cet érudit, mi-enseignant, mi-bibliothécaire, que devait être Athénée. Suit une longue étude des influences et des sources particulièrement éclairante, car le Banquet des Sophistes, foisonnant de citations, est pour nous une véritable bibliothèque d’œuvres perdues, comme celles du poète comique Epicrates. Des notes éclairent la lecture, et sont développées, en fin d’ouvrage, par des notes complémentaires.
Texte établi et traduit par A.-M.Desrousseaux avec le concours de C. Astruc.
Tome I : livre I et II