Contrairement à ce que pourrait évoquer le titre, LesNuits attiques d'Aulu-Gelle n'ont rien de poétique ni de licencieux : l'expression désigne tout simplement le travail intellectuel qui se pratiquait à la lampe, pendant les longues nuits d’hiver, à une époque où le jour se terminait avec le coucher du soleil. Quant au terme « attique », il renvoie au contexte géographique de rédaction : Aulu-Gelle commence son projet lors du voyage qu’il fit en Grèce dans sa jeunesse. L’ouvrage se présente sous la forme de chapitres brefs, sans lien, où l’auteur, au gré de sa fantaisie et de son immense érudition, traite de sujets aussi variés que des querelles entre Pyrrhoniens et Académiciens, de la définition grammaticale du barbarisme, du statut des femmes ou encore des mœurs étranges des peuples exotiques. Véritable panorama des savoirs, il constitue pour nous un formidable document sur la vie culturelle à l’époque des Antonins.
Notre édition présente en quatre volumes la partie achevée des Nuits Attiques. L’introduction fait le point sur les différentes hypothèses relatives à l’auteur sur lequel, malheureusement, nous n’avons guère d’informations, et tranche en faveur de la datation suivante : Aulu-Gelle serait né aux alentours de 115, aurait composé ses Nuits Attiques à partir de 146 et serait mort en 158. Erudit, il aurait fréquenté Fronton et Favorinos et aurait attaché un soin tout particulier à l’éducation de ses enfants. La question des sources ainsi que celle du mode de composition des Nuits Attiques sont analysées avec soin, tandis que l’histoire de la tradition manuscrite est relatée en détail. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin d’ouvrage, par des notes complémentaires.